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Agitation autour d'un train -déjà- fantôme ou comment se faire plaisir à peu de risques. Il est sans doute normal d'être triste à l'annonce de la disparition d'une liaison ferroviaire (quoique d'autres disparitions plus tragiques ou plus dommageables m'émoeuvraient bien plus sûrement), on peut aussi être révolté par l'atteinte au transport public ferroviaire qu'un tel évènement représente (quoique d'autres révoltes, à commencer par celle des banlieues voici peu, me paraissent plus répondre à l'état des choses), on peut s'en offusquer, la déplorer, la dénoncer, se liguer, lutter; tout ceci est fort honorable et compréhensible. Mais on peut aussi, après avoir écouté les arguments de ceux qui ont été à la pointe de tout ceci et y avoir un temps été sensible, s'arrêter au bord du chemin pour prendre du champ, regarder le cortège, de plus en plus funéraire, s'éloigner et s'en retourner après avoir eu la conscience claire que sa place n'est pas ou plus dans cette agitation. Non que l'agitation agace, mais il est bon de se demander pour quelles raisons l'on s'agite. Dans le cas présent il s'agit de la supression de la liaison quotidienne de nuit entre Paris et Najac . Ce train n'est guère rempli en semaine (ses défenseurs, je suis certain, avancerons le contraire chiffres à l'appui); du moins, à chaque fois que je l'ai emprunté pour retourner dans "ma chère" ville ou pour revenir à Najac, ai-je pu constater que le nombre des voyageurs y était faible, hormis en période de vacances (pour ce qui concerne les week-ends je ne saurais répondre, ma religion m'interdisant de bouger à ce moment-là. Mais s'il faut en croire la SNCF (?) le train circulera encore d'une certaine manière les week-ends et lors des vacances d'été). Il est donc "normal" pour une société commerciale de réfléchir à l'opportunité de conserver ou non un secteur d'exploitation déficitaire. On pourrait évidemment souhaiter que la SNCF fût un service public administré directement par l'Etat (quoique l'on peut aussi se demander si un Etat a pour vocation d'administrer une entreprise?), mais souvenons-nous que l'Etat (càd nous) a, à de très nombreuses reprises, "épongé" les lourdes pertes de la SNCF. Aujourd'hui si les résultats d'exploitation de la société sont équilibrés (ou peut-être même légèrement positifs), il n'en demeure pas moins que la charge de la dette est considérable, l'endettement hors de proportion et le déficit lourd à porter pour l'actionnaire unique. En connaissance de cause et en tant que tributaire comme contribuable, j'ose dire que certaines lignes déficitaires peuvent être fermées afin d'éviter que la boule de neige ne grossisse encore plus et que nous ayons à payer encore et encore. Evidemment, on pourra toujours me répondre continuité du service public, politique des transports, défense du rail etc; mais je répondrai qu'il est toujours facile d'hurler après que les décisions ont été prises; et je rappellerai à tout le monde que dans une république démocratique parlementaire (même si ces mots font mal ou n'évoquent pas grand chose) ce n'est pas au sein d'associaitions qu'il faut lutter mais au sein des partis politiques (et la France en compte assez pour que presque tout le monde se reconnaisse dans l'un ou l'autre). Bien entendu on peut aussi ne rien vouloir entendre et continuer à s'agiter en français ou en patois (pour se donner une consistance plus authentique à une époque où l'authenticité doit se retrouver partout…), mais cela ne sert à rien si ce n'est à se faire plaisir (on y était nous!) et à entretenir un peu plus le rejet facile dans lequel nous nous trouvons (et qui fait aussi bien plaisir tant il nous évite de prendre nos responsabilités) de nos élites et de nos dirigeants (dont nous avons besoin quoique nous pensions!). J'aurais plutôt tendance à penser que tout ce qui arrive ou advient dans notre société est de notre fait et que comme nous avons la police qui nous ressemble (càd raciste et violente) nous avons les hommes politiques que nous voulons bien… et la politique qui va avec… FM-H

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magali.bru@eelv.fr

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