
Najac, le 15 avril 2012
Chers concitoyens, chers amis,
En 2008, nous avons été élus sur les bases fondamentales d’une nouvelle gouvernance, avec pour point d’orgue un fonctionnement collégial basé sur une volonté forte: celle de s’investir et d’agir pour mieux habiter et vivre à Najac.
Très rapidement, M. le Maire a subrepticement écarté de la gestion de la commune un certain nombre d’entre nous (retrait des délégations de la première adjointe, plus aucune réunion d’adjoints depuis le 17 mars 2010, dysfonctionnement des commissions…)
A maintes reprises, nous l’avons alerté sur ce fonctionnement anormal (réunions de médiation, réunions préparatoires des Conseils…) sans que nos requêtes ne soient suivies d’effets.
Malgré tout, nous avons continué d’œuvrer à la réalisation des projets que nous avions engagés: réhabilitation de la piscine, obtention du label « Grand Site », rénovation/isolation de la gendarmerie, mise aux normes handicapés de la Poste et du Trésor public, entretien du réseau routier, signalisation dans les rues et hameaux, création d’aires de pique-nique, création d’une aire de camping-cars, installation d’une stèle en mémoire des résistants, équipement de l’école en matériel informatique dans le cadre du programme « Ecoles Numériques Rurales », création d’une garderie péri-scolaire, accueil des touristes sous le kiosque, défense des services publics… et d’autres qui sont en cours de réalisation (PLU, cœur de village,..)
Mais déjà, les résultats des votes successifs sur les comptes administratifs étaient le reflet précurseur d’un malaise grandissant depuis 2009:
- en 2010: 7 abstentions
- en 2011: 5 contre et 1 abstention (sur 12 exprimés)
- en 2012: 9 contre
Une fin de non recevoir en réponse à nos interrogations…
Cette année encore, nous ne pouvions envisager l’approbation du compte administratif (qui retrace l’exécution du budget de l’année écoulée dont une section fonctionnement s’élevant à plus de 1.430.000€) sans certains compléments d’informations dont la demande a été faite à M. le Maire. Comment comprendre la fin de non recevoir qu’il a opposée en guise de réponse à 9 de ses conseillers, alors même que le Code Général des Collectivités Territoriales rappelle le droit de tout conseiller municipal à être informé des affaires de la commune (Article L2121-13) ?
Quant au budget primitif 2012, il a été établi et présenté sans qu’aucun débat d’orientations budgétaires n’ait eu lieu en amont. Serions-nous supposés engager plus d’un million d’euros d’investissements et le devenir de la commune sans la moindre discussion préalable? Approuver 400.000€ d’investissement dans l’aménagement intérieur de la Maison du Gouverneur pour y installer un Centre d’Interprétation d’Architecture et du Patrimoine, sans avoir connaissance des frais inhérents à son futur fonctionnement? La mise aux normes handicapés de la mairie justifie-t’elle qu’on lui consacre 200.000€ ?
L’économie de la commune doit-elle ne reposer que sur le seul tourisme? Ecartés des débats officiels et des préoccupations budgétaires, d’autres sujets tels le devenir de l’école et de nos enfants, ne sont-ils pas prioritaires pour Najac ?
Dans ces conditions, exemptes de transparence et de concertation collégiale, nous n’avions d’autre alternative que celle de rejeter le budget primitif 2012.
Ce budget refusé, la Chambre Régionale des Comptes et Mme le Préfet prendront leurs responsabilités.
Quelles orientations pour Najac? Quelles ambitions?
Forte de son activité touristique, mais confrontée à la même crise que le reste du monde rural, notre commune se doit de réagir rapidement face à l’affaiblissement de son tissu économique et au déclin de sa démographie: encourager l’installation d’artisans, de paysans et/ou de PME (politique fiscale incitative, agrandissement de la zone, atelier-relais dans le village), soutenir le commerce local, favoriser l’installation de nouveaux habitants (extension par la rénovation du parc immobilier communal), sans délaisser le lien social et inter-générationnel (maison partagée pour personnes âgées) et les services publics…
Une réflexion collective, riche, voire audacieuse et innovante, doit nous permettre de mettre en oeuvre les outils de ces ambitions.
Le Plan Local d’Urbanisme, future colonne vertébrale de l’aménagement de notre territoire, est l’un de ces outils. Nous travaillons à sa finalisation.
Prêts à exposer nos projets, nous souhaitons que le conseil municipal redevienne le véritable lieu d’un débat légitime et ambitieux, dans lequel s’exprimeront toutes les voix concordant vers l’intérêt général.
Citoyens et élus, attachés à notre territoire, avec la volonté d’y vivre et d’en vivre, nous ré-affirmons ici que l’action de notre groupe reste guidée par la même volonté: celle de travailler ensemble dans la transparence, pour le bien de la commune, en harmonie avec les habitants, comme nous nous y étions engagés en 2008.
Suzanne Déléris, première adjointe
Thierry Roussel, deuxième adjoint
Jean-Claude Rossignol, troisième adjoint
Laurent Lemouzy
Didier Mirault
Sandrine Montarry
Marceau Poux
Marie-Lucile Richard
Pierre Segonds
« Lorsqu’un seul homme rêve, ce n’est qu’un rêve. Si plusieurs hommes rêvent ensemble, c’est le début d’une nouvelle réalité » F. Hundertwasser, architecte autrichien)
Content de vous revoir Najac Tribune!