Lu sur Midi Libre – Edition du 4 janvier 2009

La Libye boit la tasse… et c’est Najac qui trinque ! VOILA UNE PUBLICITÉ dont Najac, qui vient de faire les gros titres d’une chaîne nationale d’information continue, se serait bien passé. Quoi que… Il faut dire que l’histoire peut prêter à sourire, d’autant qu’elle n’a pas l’air de déranger outre mesure les Najacois, qui semblent finalement peu nombreux à avoir suivi l’affaire. Au contraire des habitants de Benghazi, deuxième plus grande ville de Libye, qui sont eux chaque jour un peu plus nombreux à entendre parler du petit village de l’Ouest-Aveyron. La faute, semble-t-il, à un touriste libyen venu découvrir la France. De passage à Najac, il est tombé nez à nez avec une plaque d’égout portant des inscriptions en arabe, en fait le nom de la deuxième ville de son pays d’origine. L’effet de surprise passé, il s’est mis en quête d’autres cachePubVide(‘pubCarreEdit’); plaques et en a découvert une dizaine disséminées aux quatre coins du village. Hormis ces inscriptions en arabe, ces plaques d’égout ressemblent en tout point aux autres plaques équipant le réseau d’assainissement najacois. D’après les autres inscriptions figurant en français sur les plaques, ces dernières semblent même avoir été fondues à Pont-à- Mousson, comme pratiquement la quasi totalité des plaques d’égout françaises de plus de 20 ans. Quoi qu’il en soit, cette découverte (si cela en est une) aurait pu faire rire les Libyens, s’ils n’étaient pas sous les eaux. En effet, d’après une personne interrogée dans le reportage diffusé par France 24, le centre-ville de Benghazi baigne dans l’eau dès les premières pluies, et cela parce qu’il manque des plaques d’égout. « En automne, les grandes villes libyennes prennent des allures de Venise, sans les gondoles, explique une Libyenne. Les principales artères baignent dans l’eau dès les premières pluies et cela parce qu’il nous manque des plaques d’égout. Les déchets s’accumulent dans les canalisations, empêchant l’évacuation des eaux de pluie. Plusieurs accidents se sont aussi produits, la nuit, en raison des plaques manquantes. » Et la jeune femme de continuer : « Je ne suis pas surprise de savoir que certaines plaques se retrouvent en France. Les plaques d’égout font l’objet d’un commerce juteux. Avec l’augmentation des cours des métaux, elles sont de plus en plus volées et revendues ».Renseignements pris à Najac, il semblerait que le réseau d’assainissement de la commune remonte à près de 25 ans. Quand à savoir si ces plaques ont réellement été importées de Libye, le maire de Najac, Raymond Rébellac (injoignable hier), laissait récemment entendre qu’à l’époque, l’entreprise chargée d’entretenir les égouts de sa ville avait acheté ces plaques chez un fondeur local, qui voulait se débarrasser d’un surplus sur un lot de plaques destinées à la Libye. Pour toute personne dotée de bon sens, il semble en effet difficile d’imaginer que ces plaques aient été importées directement de Libye. N’en déplaise aux habitants de Benghazi, faire venir des plaques aussi lourdes (même si elles sont gratuites) coûterait beaucoup plus cher que de les fondre en France.