Un vieil adage veut qu’il n’y ait pas de fumée sans feu… Or, depuis quelques semaines le canton de Najac nage dans les fumées opaques d’une rumeur que certains qualifient d’inquiétante. Le feu : un projet de création de centre commercial sur la commune de La Fouillade. Un article paru dans la Dépêche en date du 5 décembre fait état d’un « responsable d’un Intermarché… [qui] envisagerait d’implanter sur une parcelle de 6,5 hectares, située au lieu-dit Le Lac, une structure de type Ecomarché, dont la superficie ne nécessite pas l’aval de la Commission Départementale d’Equipement Commercial». Dans un article de Centre Presse/Midi Libre paru la veille, M. Authesserre Maire de La Fouillade, confirme qu’un terrain aurait bien été acheté, mais il s’agirait pour l’instant d’une parcelle excédant légèrement 1 hectare, acquise par « un privé qui connaît très bien le coin ». Toujours selon l’article de Centre Presse/Midi Libre, M. Authesserre « n’a pas été officiellement saisi ni des transactions en cours ni du projet. Il le sera en temps voulu, lorsqu’il s’agira de réviser le Plan local d’urbanisme (Plu) pour accéder à la demande du porteur de projet visant à convertir ces terres agricoles en terrain ouvert au commerce ». Quelque peu divergents, les deux articles s’accordent néanmoins sur le statut encore agricole desdits terrains, dont la conversion serait alors le seul levier d’action des élus locaux (Conseil municipal de La Fouillade ? Communauté de Communes du canton de Najac ?). Encore faudrait-il une volonté d’actionner le levier. L’inquiétude se vit d’abord du côté des commerçants najacois et fouilladais, épiceries et station service en tête. Si officiellement, aucune information n’a encore filtré de la part de la mairie à Najac, le village et la commune n’en sont pas moins concernés, car on pourrait redouter à terme une sérieuse mise en danger du commerce de proximité : quelles sont les chances de survie des alimentations du Faubourg et du Barriou (Najac), des épiceries Fernandez et Timy (La Fouillade) face à une enseigne de grande distribution qui s’installerait à quelques kilomètres du village ? Quid des 2 stations service ? Et sans verser dans un catastrophisme exagéré, on peut également craindre des répercussions sur tous les autres commerces de centre village, une fois celui-ci déserté au profit d’un centre commercial… Depuis que la rumeur s’amplifie, les réactions sont multiplient, allant de « on voudrait tuer le milieu rural qu’on ne s’y prendrait pas autrement » à « très bien, on ne sera plus obligés de descendre à Villefranche »… Pour rester dans les adages, chacun voit midi à sa porte. Ou à l’aune de son porte-monnaie. M.B.