Lors des élections cantonales et régionales de cette année, Najac et son canton ont connu un petit séisme électoral. Le conseiller sortant, Bernard Vidal, membre du groupe d'opposition de gauche au Conseil Général, a été réélu dès le premier tour. Ceci fut une demi-suprise. Bien implanté dans les villages de Lunac, Sanvensa, Saint-André et La Fouillade (la commune la plus importante avec plus d'un quart de l'électorat du canton), le candidat divers gauche y a récolté respectivement 57,20%, 61,35%, 64,40% et 70% des voix exprimées; même Monteils, parfois plus timide, l'a plébiscité avec 53,55% des votes. Quant à Bor et Bar perdu au fond des gorges du Viaur et dans l'ombre de l'église, ses habitants ont voté pour le candidat du cru, le maire divers droite et proche de Jean Puech, Claude Couronne (+ de 57%); toutefois, B. Vidal y arrive en deuxième position avec un peu moins de 30%.
Mais c'est à Najac-même que la surprise fut totale. Jean-Louis Cance, candidat UDF, adjoint et petit protégé de l'"éternel" maire Hubert Bouyssière, n'a pas su créer d'adhésion sur son nom. Il arrive très loin de B. Vidal à Najac. Ce dernier avec 233 suffrages exprimés est proche des 50 % (46,90 %) et devance JL. Cance de près de 10 points (45 voix). Au total B. Vidal a donc été élu avec 1544 voix (soit 58,30%); il devance dans l'ordre JLCance (496 voix soit 18,70%), C.Couronne (481 voix 18,15%), Lusseau (FN 2,90%) et Fricou (PCF 1,95%).
Souvenons-nous. Lors des dernières élections cantonales en 1998, Hubert Bouyssière, alors conseiller général, tendance UDF, depuis 42 ans!, s'était retiré au second tour en faveur de Bernard Vidal (divers gauche!) afin de faire barrage à l'autre candidat de droite, mis dans les pattes de H. Bouyssière par son ennemi de toujours, le président du Conseil Général UMP (alors Démocratie Libérale) Jean Puech. L'élection d'un conseiller général de gauche dans le canton de Najac était due aux luttes intestines de la droite aveyronnaise. Beaucoup pensait qu'à la faveur du scrutin de 2004 le canton reviendrait à la majorité départementale. C'était sans compter sur l'implantation de Bernard Vidal qui a su mettre à profit ces 6 années pour se faire connaître, et à une campagne personnelle de porte à porte très bien menée. C'était aussi donner trop d'importance au poids du soutien de Hubert Bouyssière à Jean-Louis Cance. L'immuable maire de Najac n'est plus aussi craint et respecté qu'autrefois. Ces revirements et l'usure de plus de 50 années de présence politique ont plutôt pesé lourd et en défaveur de son poulain. D'autre part l'étiquette UDF n'est peut-être pas aussi positive qu'on le pense dans une commune, qui avant sa transformation par Bouyssière (par la fusion Najac-Villevayre), était plutôt à gauche. Quoiqu'il en soit, l'électorat de Najac n'a pas suivi son maire; et c'est une première… Certes les élections ne se ressemblent pas et il est trop tôt pour faire des plans sur la comète. Toutefois, ces résultats montrent que rien n'est jamais définitif. Que tous ceux qui désespèrent de voir un jour la commune changer de majorité reprennent confiance. Tout est possible. Ainsi lors du conseil municipal du mois de mars consacré au budget, manquaient 152000€. Les conseillers ont eux-mêmes reconnus que s'ils géraient de cette façon leur ferme, leurs affaires ou leur foyer ils courraient à la catastrophe. Afin de trouver l'argent manquant, décision a été prise de mettre en vente une partie des gîtes de la commune (Villevayre et Mazerolles). Une gestion de père de famille avec la vente des bijoux de famille comme seule planche de salut! Quant au lotissement en cours de réalisation sur la route de Saint-André (avec 30 ans de retard!), son coût de réalisation au m² (+de 16€) est déjà supérieur au prix de vente (15,2€). Cela signifie simplement qu'avant même la vente du moindre lot, les najacois "y sont de leur poche". Et quand on sait le peu de succès qu'à ce lotissement jusqu'à présent… Cependant on peut toujours compter sur des citoyens généreux. Lors du second tour des élections régionales, un najacois plein de mansuétude à préféré glisser dans l'enveloppe deux coupons de jeu Astro plutôt qu'un bulletin de vote. Après avoir gratté ces cartons, le maire et ses conseillers ont constaté que l'un des deux était gagnant avec un gain de 8€. Cette somme revient donc à la commune. La Française de jeux! Peut-être une solution pour nos élus afin de trouver une solution. FM
Tous les résultats sur: http://www.interieur.gouv.fr/avotreservice/elections/can2004/012/canton20.html